L’affaire Vincent Lambert, une exception qui confirme la loi

En plus de sa mission d’accompagnement des malades, l’ASP fondatrice s’est donnée comme objectif de promouvoir dans la société française la culture palliative.

A ce titre, elle se doit de mieux faire connaître et appliquer la loi Claeys-Leonetti datant de 2016, et ses avancées concernant les directives anticipées, la lutte contre l’obstination déraisonnable et les circonstances de l’arrêt des soins. A cet égard, l’ASP fondatrice ne peut rester insensible au débat qui s’est instauré autour de Vincent Lambert.

Sa vie et celle de sa famille ont été fracassées il y a 11 ans dans un accident de la circulation. Il est assez surprenant de constater que l’ensemble des prises de position sur cette malheureuse actualité utilisent les mêmes arguments anxiogènes pour réclamer soit un élargissement de la Loi, soit pour la contester purement et simplement. Par ailleurs, nous pouvons nous interroger sur le fait que l’écho des parents de Vincent Lambert est largement mieux relayé que celui de sa propre épouse.
Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et ne rentre pas dans le champ d’application de la sédation profonde et continue. Il est dans un état végétatif chronique, définition médicale qui laisse à chacun le soin d’interpréter le niveau de conscience du patient. Son état semble-t-il est irréversible.

L’enseignement que nous tirons de ce cas douloureux est qu’il est dangereux de tirer des conclusions générales qui ne seraient justifiées que par un cas particulier. L’ASP fondatrice rappelle que la loi actuelle permet à chacun de rédiger ses directives anticipées, mais que seulement 13% des français l’ont fait. La polémique qui fait rage autour de Vincent Lambert n’existerait pas dans le contexte légal actuel, à condition qu’il ait rédigé ses D.A. préalablement. Le risque d’obstination déraisonnable est un élément désormais prévu par la Loi de 2016. Nous encourageons donc tous les français à mieux s’informer sur l’environnement législatif réglant les questions de fin de vie, d’en comprendre le périmètre d’application et d’en tirer les conséquences personnelles.