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Auteur : François Natali Joie de soigner Est-il possible d’exprimer la joie de soigner, sans la faire ressentir comme une leçon de morale, sans montrer de la prétention ou de la naïveté ? On invoque davantage la souffrance des soignants au travail, parfois même dès lors que se manifestent une fatigue physique ou une surcharge intellectuelle. Ce sont là des phases normales que résolvent un temps de relaxation, un moment partagé entre famille et amis, la lecture, la musique, la vision d’un bon film. La joie de soigner a d’abord quelque chose à voir avec celle de l’artisan qui réalise un beau travail. C’est joie que de se rendre disponible pour observer, écouter, accueillir la plainte, choisir et interpréter l’examen - outil - qui sera le plus utile au diagnostic avec le moins d’inconvénients possibles pour le patient. C’est joie que d’assister à la remise debout d’une personne que la maladie écrasait, ne serait-ce que par un traitement antalgique approprié. Certains fustigent la toute puissance médicale, l’auto-satisfaction. Sans doute n’ont-ils pas connu le dénuement, l’impuissance devant la méningite d’un enfant africain qui guérirait avec quelques grammes d’antibiotiques, le regard suppliant du cancéreux douloureux pour lequel manque la morphine. La joie de soigner s’embellit des avancées techniques, de leur analyse selon l’apport des sciences humaines et l’héritage des connaissances antérieures. La joie de soigner est dans un compagnonnage avec les autres soignants, avec ceux qui nous ont précédés, formés, avec ceux que nous enseignons à notre tour. La joie est dans la rencontre de l’autre en situation précaire, malade ou membre de sa famille. Cette joie dépasse les obstacles qui correspondent aux difficultés qui peuvent se présenter dans tout rapport au public. Elles ressortent le plus souvent d’une peur réciproque ou de moyens de défense psychiques qui peuvent donc être compris et apaisés. Un ennemi intérieur est cependant plus sournois pour le médecin. C’est le désarroi qui l’envahit lorsqu’il est le premier à percevoir l’incurabilité d’une maladie grave. L’imagerie moderne est ainsi une forme d’autopsie avant la mort. Durant plusieurs années, dans la région parisienne, je suis allé à l’hôpital à vélo ou à pied. Les quelques kilomètres ainsi parcourus absorbaient mes préoccupations. L’expérience d’habiter sur place, si elle est commode pour répondre aux appels d’urgence, montre combien peut manquer cette récréation aérée. Le cœur reste lourd, comme si des lambeaux de souffrance des malades s’accrochaient à l’esprit. C’est une joie que de surmonter cette tentation du désarroi, de se garder de déverser une eau amère ou au contraire sirupeuse. Car le médecin est source ou ressource, praticien qui a du métier, donne des conseils, au moins soulage s’il ne guérit pas. La joie de soigner a quelque chose à voir avec l’enthousiasme, |