Revue ASP Liaisons N°46 – Juillet 2013

L’ASP fondatrice et l’UNASP publient chaque semestre la revue ASP Liaisons. Nous vous proposons de découvrir quelques extraits du numéro 46 de juillet 2013.

Revue ASP Liaisons

L’ASP fondatrice et l’UNASP publient chaque semestre la revue ASP Liaisons. Nous vous proposons de découvrir quelques extraits du N°46 (juillet 2013).

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Sommaire

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LA POÉSIE ET LA SCIENCE D’ÉTEINDRE LES PLAIES

Devenir un homme, c’est connaître la poésie et la science d’éteindre les plaies, fait dire Jean Giono à l’un des personnages de son beau livre, Jean le Bleu, dans lequel l’auteur raconte son enfance à Manosque.

Cette proposition, aussi douce qu’exigeante, est, à mon usage, une des meilleures définitions de ce que sont les soins palliatifs.

Éteindre les plaies s’avère être davantage qu’appliquer soit un quelconque onguent, soit la plus excellente des techniques médicales. Ces plaies ne sont pas seulement des altérations physiques, des ulcérations térébrantes, mais toutes les souffrances qui brûlent le corps et l’esprit, l’âme. On pense à Job et à sa plainte interrogative. Les panser requiert de la part de tout accompagnant – soignant, proche, ami, bénévole – une subtile capacité à apprivoiser le mal. Il lui faut s’approcher sereinement, observer, écouter, délicatement sonder, avant de tirer de sa trousse les remèdes et les mots qui conviennent, sans raviver le tourment, sans détruire.

Cette relation accompagnant/malade inclut une part mystérieuse, poétique. La poésie ? Non pas au sens d’une rêverie sucrée ou d’une construction idéaliste et ciselée, mais comme la perception du souffle de vie, malgré une réalité difficile et sombre. Cette immanence de la poésie m’a récemment été offerte par un couple de jeunes roumains venus en consultation avec leur troisième enfant, une fillette de trois ans, née en terre d’immigration, prénommée Alice. À ma question : « pourquoi Alice ? », ces pauvres parmi les plus pauvres, qui habitent un abri précaire, m’ont répondu, souriant de l’évidence qui m’avait échappé : « mais parce qu’Alice au pays des merveilles… car c’est ainsi que nous voyons l’île qui nous a accueillis. »
Amis lectrices et lecteurs, que la richesse des contributions de ce numéro d’été 2013 d’ASP Liaisons nourrisse votre réflexion et votre soutien si fidèle aux malades et à leurs familles.

Docteur François Natali

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Au nom de l’ASP fondatrice qui doit tant à François Binot, je tiens à remercier l’homme charismatique et aussi l’organisateur qu’il fut. Je pense en particulier à son rôle dans la mise en place d’équipes de bénévoles à domicile et auprès d’équipes mobiles ainsi qu’à son impact auprès d’organismes nationaux.

Pour moi, il a été un maître à penser dans le domaine des soins palliatifs.

J’ai fait sa connaissance en 1986, à l’hôpital Percy de Clamart. Quand il s’est présenté, il m’a dit comment était née sa vocation d’accompagnant. C’était sur le front de Normandie. Il était jeune brancardier et c’est en tenant la main de soldats mourants qu’il s’était promis, que plus tard, il accompagnerait des malades ou des blessés confrontés à l’angoisse de la mort.

Et de fait, le voilà 40 ans plus tard, engagé au sein d’une équipe de bénévoles d’accompagnement ASP, la première du genre, qui vient de démarrer avec Chantal Haegel dans le service de pneumologie. Tout était à faire et d’abord apprivoiser des soignants qui étaient, sinon réticents, du moins réservés. Il y réussira à tel point que des infirmières lui demanderont de les réunir pour progresser dans la connaissance des soins palliatifs, tant elles étaient sensibles au comportement de François auprès des malades d’où qu’ils venaient. Sa qualité d’écoute étonnait. Chrétiens et musulmans, nombreux dans le service, devaient percevoir qu’il était un homme de foi bien qu’il ne l’affichât jamais. Et François disait avec humour : « J’ai lu bien plus de sourates à Percy que de versets de la Bible. »

Le temps a passé et nous voilà fin 1994. Au départ du professeur Tournoux, le poste de président de l’ASP était vacant. Un homme connaît parfaitement les soins palliatifs et le bénévolat. Il est reconnu par tous dans l’association et au-delà : c’est François Binot. Pour des motifs que je n’ai pas bien compris, il refusa pourtant cette présidence.

Le président de la jeune Union Nationale des ASP, Jean Faveris qui m’avait pris comme conseiller médical depuis quelques mois, de concert avec François Binot, me demande d’accepter le poste. Je m’y engage dans la mesure où nous formerons un binôme : à François tout ce qui concerne le bénévolat, à moi la relation avec les soignants, avec l’appoint d’un autre complice, Claude Reinhart et de bénévoles motivés.

Avec sa Peugeot, nous avons parcouru en tout sens Paris et sa banlieue : François était un virtuose du volant avec, de temps en temps, quelques excès de vitesse qui lui ont valu de faire un stage pour récupérer ses points.

Il avait le don de la relation, était aussi à l’aise dans les milieux soignants que dans les entreprises qui nous permettaient de présenter nos objectifs auprès de leurs employés. Son jugement était sûr, il avait confiance en lui et il exprimait avec force ses opinions. Il connaissait bien son sujet.

Il savait aussi introduire habilement son compère ASP soignant quand il s’agissait de son domaine…

Soutenu par sa famille et entouré de ses amis, il est parti dans l’espérance.

Qu’il repose en paix auprès de son épouse et de tous les siens qui l’ont précédé.

Nous garderons son souvenir.

Docteur Jean Kermarec

[/accordion-item] [accordion-item title= »Passage de témoin – Lettre à Jean Kermarec »]

Mon Cher Jean,
Je tiens, aussitôt après ton passage de témoin au Professeur Gérard Nédellec au cours du Conseil d’administration d’hier soir, 4 avril 2013, à te témoigner, au nom de l’ASP fondatrice, toute sa gratitude et ses plus vifs remerciements pour tout ce que tu as fait depuis 1986 pour notre association.

Et ce, d’abord, en accueillant dans ton service de pneumologie de l’Hôpital Percy la première équipe d’accompagnants bénévoles de l’ASP fondatrice, puis en entrant dans notre Conseil d’administration le 10 janvier 1995 et en prenant la présidence de l’association le 20 juin 1995.

Tu as été fidèle administrateur et membre du Bureau pendant 18 ans, président pendant 4 ans, puis vice-président pendant plus de 5 ans.

Tu as dès 1986, en véritable précurseur, milité pour que les soins palliatifs ne se limitent pas aux seuls soins terminaux mais englobent toutes les phases critiques des maladies graves. Tu as en 1997, initié au sein de l’association l’accompagnement en gérontologie.

Merci également de t’être investi pour trouver un remplaçant de qualité au sein du Conseil d’administration en la personne de Gérard Nédellec.

Philippe Blanchet
Ancien président de l’ASP fondatrice

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