La Journée de l’ASP fondatrice, le 5 décembre, s’est déroulée dans une ambiance chaleureuse et très participative. C’est l’hôpital Saint Joseph qui nous a accueilli dans son IFSI. Le thème de cette rencontre « Bénévole : témoin ? acteur engagé ? » a réuni près de 70 bénévoles.
Le matin nous recevions les représentants d’associations connues et médiatisées qui nous ont fait part de leur expérience.
S’engager à ATD Quart Monde , nous explique Marisol Nodé-Langlois, c’est vivre la solidarité et accepter la discipline du groupe, rallier le combat pour l’accès aux droits fondamentaux pour les personnes exclues vivant dans la grande pauvreté.
Aux actions de terrain menées par les 350 volontaires permanents partageant la vie des personnes dans les bidonvilles dans le monde entier, s’ajoute celle de milliers de militants portant leur parole et des alliés travaillant à la communication auprès des politiques et des medias, à la recherche de financements et au recrutement des militants.
Témoigner sans trahir, c’est donner la parole aux personnes concernées. C’est ce même message que nous transmet Christophe Martel, ancien président d’Act’Up, qui nous rappelle l’histoire de ce mouvement, né au milieu des années 80, réunissant les malades et les personnes concernées par le VIH pour sortir du silence, dénoncer la stigmatisation et le non-respect des droits des personnes malades par des actions publiques spectaculaires et un activisme politique.
Il souligne l’importance de porter un message positif pour être entendu.
Chez les petits frères des Pauvres, nous dit Sabine de Baudus, le bénévole est le maillon d’une chaine de solidarité. La visée initiale était de lutter contre l’isolement des personnes âgées, de vivre en fraternité.
Représentants de la société civile, les bénévoles accompagnent ainsi les personnes jusqu’au bout de la vie et témoignent dans une double démarche de mémoire et de transmission. Ils participent à des actions collectives et ont une mission d’alerte pour prévenir et lutter contre la maltraitance : les signalements sont adressés à une cellule ad hoc qui intervient auprès des instances.
L’engagement collectif des bénévoles dans une responsabilité citoyenne est essentiel pour rééquilibrer la situation actuelle où les professionnels de la santé se trouvent dans un excès de responsabilité, dépassant largement le champ de la médecine. L’association de son côté doit valoriser le bénévolat.
Nadine Wolf, fondatrice des Dames de Cœur à Thionville, association de soutien aux personnes atteintes d’un cancer du sein, nous montre comment une petite équipe d’une dizaine de personnes énergiques et motivées, a su mobiliser en deux ou trois ans plusieurs centaines de personnes pour participer à un événement sportif local « course– marche » et collecter des milliers d’euros pour mettre en place des actions donnant une meilleure qualité de vie aux personnes malades. La mobilisation se fait en utilisant le réseau de relations de chacun, en communicant dans tous les medias régionaux et en sollicitant les entreprises, les commerçants, la mairie.
Après un délicieux déjeuner afghan livré sur place, la rencontre se poursuit avec les témoignages de bénévoles d’accompagnement de l’ASP fondatrice sur les actions qu’ils mènent pour la reconnaissance des soins palliatifs :
François nous dit l’épanouissement qu’il trouve à réaliser les nouveaux outils de communication de l’association (livrets, affiches, photos …) et à les faire connaître autour de lui.
Valérie intervient dans des réunions publiques pour parler de son bénévolat, informer sur les soins palliatifs, les lois et les droits des malades. Il s’agit pour elle d’un militantisme incitatif.
Marie-Pascale collecte des fonds venant de l’enveloppe parlementaire du député de sa circonscription pour l’amélioration de l’accueil des malades et de leurs proches dans l’hôpital où elle exerce son accompagnement.
Jean-Jacques particpe aux instances de l’association et a animé un stand de l’ASP fondatrice dans sa ville pour faire connaître l’association et recruter.
Françoise participe à la sélection des candidats bénévoles en assurant le premier rendez-vous.
Isabelle intervient comme témoin de son accompagnement au domicile auprès des candidats bénévoles lors de l’IFS.
Toutes ces actions sont l’expression de la reconnaissance qu’ils ont à l’association de leur permettre d’être accompagnants bénévoles.
Après un temps de partage en petits groupes sur les actions que chacun envisage de mener pour améliorer la communication, le recrutement et le financement de l’ASP fondatrice, c’est un groupe de citoyens engagés et volontaires, militants convaincus, qui repartent prêts à se mobiliser pour promouvoir le bénévolat et soutenir le mouvement des soins palliatifs !
Synthèse rédigée par le Dr Danièle Lecomte
Vice-présidente ASP fondatrice
