Les soins palliatifs sont des soins actifs dans
une approche globale de la personne atteinte dune
maladie grave évolutive ou terminale : prendre en compte et viser à soulager les douleurs physiques ainsi que la
souffrance psychologique, sociale et spirituelle devient alors
primordial.
En plus du soulagement de la douleur physique
qui est un préalable, il faut prévoir un ensemble dattitudes et
de comportements adaptés à létat du malade souvent angoissé
physiquement et moralement Cela constitue laccompagnement.
Lemploi nécessaire des moyens de lutte
contre la douleur physique se fera avec le souci de ne pas altérer,
autant que faire se peut, la conscience et le jugement du malade.
Sont au même titre considérées comme
contraires à cet esprit deux attitudes : lacharnement
thérapeutique (ou obstination déraisonnable) et leuthanasie.
Lacharnement thérapeutique peut être défini comme lattitude
qui consiste à poursuivre une thérapeutique lourde à visée
curative, qui naurait comme objet que de prolonger la vie sans
tenir compte de sa qualité, alors quil nexiste aucun espoir
raisonnable dobtenir une amélioration de létat du malade.
Par euthanasie, on entend toute action ayant pour dessein de
mettre fin à la vie du malade.
Par ailleurs, il ne sera pas privé sans raison majeure, jusquà
son décès, de sa conscience et de sa lucidité.
Une attitude générale de franchise vis-à-vis
du malade, quant à la nature ou au pronostic de sa maladie, est
généralement souhaitable pour assurer laccompagnement de la
meilleure qualité possible. Toutefois, les circonstances
psychologiques sont trop variées pour que cette recommandation
puisse être formulée autrement quen termes généraux. Il sagit
dun idéal auquel il convient de tendre.
Pour soutenir la personne en phase critique ou terminale simpose
lintervention dune équipe interdisciplinaire comportant,
autour des médecins, des membres des différentes professions
paramédicales concernées (infirmières et aides-soignantes,
psychologues, kinésithérapeutes, diététiciens, etc.). Y sont
associés les représentants des différentes religions dont se
réclameraient les malades hospitalisés. La prise en compte des
besoins spirituels, particulièrement en cette phase de lexistence,
paraît en effet essentielle, dans le respect absolu des options
philosophiques et religieuses de chacun.
Les bénévoles qui acceptent dapporter un
soulagement au malade, de participer à son ultime accompagnement,
sont considérés comme des collaborateurs précieux de léquipe
de soins. Ils veilleront à ce que leur action ninterfèrent, en
aucun cas, avec la pratique des soins médicaux et paramédicaux.
Ils ne devront sadonner à aucune pratique, technique ou méthode
présentée comme étant ou pouvant être une ressource
thérapeutique substitutive, adjuvante ou complémentaire de celle
prescrite par le médecin.
Leur rôle est d’écouter et de conforter par leur présence attentive le malade et son entourage en dehors de tout projet pour lui.
Les bénévoles auront été préparés spécialement à cette
présence discrète et ils seront soutenus psychologiquement tout au
long de leur action.
Un effort tout particulier pour accueillir et
soutenir les familles est aussi considéré comme une des
caractéristiques essentielles des soins palliatifs et de laccompagnement
en soins palliatifs.
Il sagit à la fois de permettre au malade de réaliser ses vux
ultimes, et sil le désire, de renforcer et éventuellement de
renouer ses liens affectifs lors de ses derniers moments.
Il convient également de préparer au deuil la famille et les
proches et de les aider moralement après le décès.
Les équipes de soins palliatifs et daccompagnement,
quel que soit leur lieu dexercice (Unité spécialisée fixe ou
mobile, domicile, service hospitalier) auront à cur de contribuer
à la formation du personnel médical et paramédical et des
bénévoles ainsi quà la propagation des principes énoncés
dans la présente charte. Les adhérents à la charte susciteront la
création de nouveaux foyers et ladhésion de nouveaux
participants à leur action.
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