Petites manipulations dans le sondage sur le regard des Français sur la fin de vie

Comme tous les ans l’IFOP a réalisé pour l’ADMD un sondage portant sur l’euthanasie et le suicide assisté, cette année -élections présidentielles obligent- celui-ci interroge  les français sur ces sujets en regard de leurs intentions de vote.

Comme d’habitude les questions et les types de réponses possibles influent sur les réponses et donc sur les résultats.

Ainsi la question sur l’approbation du recours à l’euthanasie est ainsi  libellée :
« Certaines personnes souffrant de maladies insupportables et incurables demandent parfois  aux médecins une euthanasie, c’est à dire qu’on mette fin à leur vie, sans souffrance.
Selon vous, la loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes attentes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent? »

Une question aussi explicite et décrivant aussi  précisément les situations dans lesquelles le recours à l’euthanasie est possible permet de répondre par oui ou par non. Dans ces cas là la loi permet ou ne permet pas le recours à l’euthanasie.
Or le questionnaire permet pour le OUI deux types de réponses :
oui, absolument
oui, dans certains cas
La loi pourrait donc autoriser l’euthanasie pour certaines personnes dans la situations décrite mais pas pour d’autres dans la même situation ?
Comment appliquer une loi pour des personnes dans certains cas et pas dans d’autres pour des personnes qui vivent la même situation ?
Autre exemple de biais dans le questionnaire, dans l’item « sur l’influence des questions du droit de mourir dans la dignité sur le vote à l’élection présidentielle ».
Cette fois-ci c’est la question qui est biaisée car dans son libellé elle  définit  le droit à « mourir dans la dignité »  par « droit à l’euthanasie, droit au suicide assisté ».
Comme s’il n’était pas possible de mourir dans la dignité en dehors de ces deux propositions.